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Indemnisation des dommages d'ours : des brebis investissent la préfecture ariégeoise

Article La Dépêche -

La commission d'indemnisation des dommages d'ours (CIDO) s'est tenue, hier, en préfecture de Foix dont la cour a été «envahie» par une dizaine de brebis.

Sous les pavés, les pâturages. La scène était peu banale : une dizaine de brebis étaient rassemblées, hier matin, devant la Préfecture de l'Ariège à Foix. C'est la confédération paysanne qui était à l'origine de l'action, dans le cadre de la Commission d'indemnisation des dommages d'ours (CIDO) qui se tenait dans la matinée.

Avec 448 dossiers déposés, les éleveurs manifestent à la fois leur mécontentement et leurs attentes. «Indemniser les bêtes tuées par les ours est la moindre des politesses. Mais ce n'est pas pour cela que nous sommes là ce matin, ce n'est pas une finalité», explique Sébastien Guenec, en surveillant d'un œil ses brebis dans la cour du bâtiment administratif. Leur volonté, en effet, est autre : réclamer des solutions viables et durables pour préserver les troupeaux.

«Nous avons fait des propositions : brigades d'effarouchement, piégeage non létal… Maintenant il faut que l'Etat prenne ses responsabilités», affirme David Eychenne. «Nous avons eu près de 700 bêtes concernées par les dégâts d'ours cette année». «C'est à l'Etat de protéger les troupeaux, pas à nous, c'est dans l'article L113.1 du code rural», renchérit Laurence Marandola. Éleveuse de lamas, elle n'est pas directement concernée par le problème des ours mais est venue participer à l'action par solidarité.

« Menaces sur les petites fermes »

Car c'est aussi un modèle agricole tout entier qu'ils défendent «Les ours menacent les petites fermes. Si on ne fait rien, c'est la porte ouverte pour les grandes industries agroalimentaires», déplore Sébastien.

«Il y a un gros problème de perception», estime-t-il, blâmant aussi bien le capital sympathie de l'ours que l'argument de la biodiversité. «Mais la réintroduction de l'ours est un mensonge écologique !», s'exclame Laurence Marandola. «L'ours brun n'est pas une espèce en voie de disparition», martèle-t-elle. Et Sébastien de conclure : «Médiatiquement, ce n'est pas facile».

Les éleveurs de la Confédération paysanne ne perdent pas de vue leur prochain rendez-vous : le 16 novembre, à Lyon, se tiendra une réunion, portant, entre autres, sur l'harmonisation entre les barèmes d'indemnisation des dégâts causés par les ours et celui des dégâts causés par les loups.


Plus de dossiers de dégâts mais moins d'animaux indemnisés

La saison d'estive s'achève sur un terrible constat avec des prédations d'ours en augmentation. Le bilan de la commission des dommages d'ours (CIDO) est sans appel : le nombre de dossiers déposé a fortement augmenté : 448 en 2018 contre 265 en 2017. Le nombre d'animaux indemnisés est en baisse cette année : 645 contre 689 en 2017. 220 ont été indemnisés par la CIDO au bénéfice du doute. Par contre, le nombre d'animaux dont la mort est imputable directement à l'ours augmente : 425 en 2018 contre 409 en 2017. Mais rappelons qu'en 2017, 209 brebis étaient mortes dans le dérochement du Mont Rouch. Une perte imputable à l'ours qui ne les avait pas directement prédatées. Ce qui signifie que cette saison, 225 brebis de plus ont été prédatées par les plantigrades. Des ours qui ont également attaqué 16 ruches et tué 14 bovins, deux équins, 1 chèvre et trois chiens. Preuve que la protection des chiens n'est pas à 100 % efficace.

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