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COMMUNIQUE DE PRESSE

La confédération paysanne de l'Ariège a rencontré la préfète de l'Ariège

20.06.2016

Sans attendre un quelconque "mot d'ordre national", nous avons rencontré, jeudi dernier, à notre demande, Madame Marie Lajus, préfète de l'Ariège. L'objectif étant de faire un premier bilan de la mise en place de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC*), à savoir, calendrier de versement des aides, points à améliorer, effets d'aubaine à déplorer chez certains, mise en place d'outils de régulation...

Entourée de M. Novellas (DDT de l'Ariège) et de Mme Chêne (chef du service économie agricole - DDT de l'Ariège), Madame la préfète a pu se rendre compte, comme d'ailleurs lors du colloque sur l'installation en agriculture paysanne en montagne, à quel point nos analyses sur la PAC* et sa mise en place sont pertinentes.
En préambule, nous avons rappelé à Madame la préfète notre attachement à une PAC* qui en tant que 1er budget de l'Union Européenne ne pourra perdurer que si elle est compréhensible et légitime aux yeux des contribuables. Nous nous inquiétons du discrédit que font porter sur la PAC* les comportements spéculatifs de certains.

L'élevage et la montagne globalement davantage aidés, oui mais....

Si l'on peut se féliciter d'un réel transfert d'une partie des aides qui pleuvaient sur les surfaces en céréales de plaine, vers la montagne, nous déplorons que cela bénéficie aux surfaces de montagne et non pas à l'agriculture de montagne. Sur les surfaces d'estive, notamment, le montant des aides peut augmenter du simple fait de l'accueil de bêtes (brebis, vaches, chevaux...) venant d'élevages des coteaux et de la plaine. Comme désormais, les aides sont entièrement ramenées à l'hectare et surtout rapatriées sur les exploitations, la montagne va "voir passer" plus d'aides, c'est vrai !

Des "effets d'aubaine" prévus, mais inquiétants !

Comme nous l'avions souligné il y a plus d'un an lors des premières annonces de cette réforme, et malgré nos propositions, les services de l'Etat ont constaté avec nous les dérives de certaines "holdings" qui investissent dans l'agriculture à des fins spéculatives. On a les "chinois du Berry" qu'on mérite en Ariège aussi. Et, même si pour Madame la préfète, c'est dans la nature de l'homo économicus, cela n'en reste pas moins choquant pour la majorité des paysans. Face à ces travers récurrents, nous proposons de créer un organe de régulation permettant de gérer les attributions des surfaces en estives, un peu à l'image du contrôle des structures pour les surfaces exploitées "en bas".

L'influence de la PAC* sur les modèles agricoles

Nous avons réaffirmé l'importance de l'agriculture paysanne et de son soutien pour faire vivre des territoires comme l'Ariège. Toutes les exploitations qui créent de la valeur ajoutée (à ne pas confondre avec le montant total des ventes, comme le font trop souvent de "brillants" analystes !), créent de l'emploi paysan (pas seulement salarié !).
Nous avons aussi dit clairement le modèle agricole dont, ici comme ailleurs, nous ne voulons pas. A savoir des systèmes industriels, soient-ils extensifs voire bio, qui cumulent sans vergogne, hectares, vaches, poules, chevaux, qui divisent des montants d'aides publiques par ETP(1) et qui naviguent au gré des évolutions des différents soutiens européens ! Sans compter la mainmise sur des surfaces qui ne seront pas ou plus disponibles pour le renouvellement ou l'installation de jeunes-nouveaux paysans !

Nous, et bien d'autres, continueront à dénoncer ce que nous ressentons comme un véritable "hold-up" sur des aides publiques, dont le montant global n'est pas extensible à loisir ! Et tant pis si certains s'en plaignent dans des médias censés être techniques.
Pour finir, nous avons une nouvelle fois interpellé les services de l'Etat sur l'urgence qu'il y a pour les paysans à ce que les derniers versements des aides 2015 interviennent. Il convient d'étudier au cas par cas les difficultés de trésorerie liées au décalage du versement de ces aides. Nous avons d'ailleurs participé le jour même à une cellule de crise pour étudier tous ensemble les moyens de faire remonter des dossiers individuels afin que personne ne soit oublié.

Pour la confédération Paysanne de l'Ariège, les consorts Eychenne, Huez, Marandola, Wyon, Alegre, Chatenet, Chevillon, Destribois, Luttenschlager, Bazerque, Régis, Dumas, Even, ....


(1) équivalent temps plein


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