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NOS POSITIONS POUR UNE AGRICULTURE PAYSANNE
15.01.2020

Observatoire des incivilités et violences faites aux paysans. L'agribashing ne tue pas de paysans, l'agrobusiness si !

 
Chiffon rouge agité par la FNSEA* depuis des mois pour mobiliser ses troupes et les détourner des vraies difficultés, l'agribashing s'est invité dans les médias.
Même le ministre de l'agriculture, avant de partir en campagne électorale, a cru bon de répondre à la FNSEA*, en lançant dans chaque département ces observatoires !

Les agriculteurs français ont su par le passé relever les défis qui se présentaient à eux, à savoir, nourrir la population à moindre coût, faisant appel à des technologies nouvelles, et montrant qu'ils étaient capable de s'adapter très vite. Aujourd'hui,force est de constater que les objectifs en termes de quantité produites ont été largement atteints. Cette course à la production s'est malheureusement accompagnée de la disparition de nombreux paysans et de dégradations de l'environnement. Celle de la qualité des eaux en est un des exemples les plus probants.
Le fait est que, avec les plans « ecophyto », le recours aux intrants en agriculture ne diminue pas. Et, quand certains se targent de pratiquer « l'agriculture la plus durable de monde », la France continue de d'utiliser massivement des pesticides (+ 20% l'an dernier, les mêmes expliquant cette hausse par une anticipation des interdictions à venir...).
Alors, effectivement, le fossé s'est creusé entre les tenants de l'agriculture soumise à l'agrobusiness et les citoyens-consommateurs qui ne s'y retrouvent plus. Le contrat, tacite, qui les liaient est rompu.
Cependant, pour la Confédération paysanne, chaque paysan doit pouvoir être fier de son métier, de sa passion, de ses pratiques et des ses produits. Lequel d'entre nous, qui pour de sombres raisons de compétitivité liées à un modèle économique éculé, peut être fier de se lever le matin pour aller nourrir des poules pondeuses en batterie, ou revêtir une combinaison étanche, des lunettes et un masque à filtres pour aller épandre des pesticides dans ses champs, jusqu'au plus prêt des habitations ?
Parce-que nous travaillons avec du vivant, parce-que nous interagissons avec le milieux où nous travaillons, parce-que la puissance publique nous appuie financièrement, nous avons des comptes à rendre à nos concitoyens ! Saisissons nous de cette occasion pour leur montrer à quel point notre rôle est essentiel, à quel point notre métier peut être beau et comment nous sommes capables de leur fournir des produits sains et savoureux !
Sans nier le fossé qui existe parfois entre des urbains déconnectés du vivant et les paysans, le dialogue doit se renouer dans les deux sens et ainsi vivre ensemble dans les campagnes. Il est normal qu'une activité économique de plein-air en contact avec la nature, rythme nos campagnes, avec ses bruits, ses odeurs, les déplacements des troupeaux et des tracteurs.
Nous ne pouvons admettre les attaques aux personnes et aux biens mais ce n'est ni généralisé ni une excuse pour refuser de réfléchir à toute évolution des pratiques et des systèmes.
Le terme agribashing ne vise qu'à perpétuer un modèle qui est en en réalité favorable à l'agrobusiness, au risque de creuser le fossé entre agriculteurs et citoyens et d'attiser la violence
L'observatoire ne fait que détourner détourne les forces vives du département de l'accompagnement de tous les agriculteurs et de développer une politique agricole et alimentaire qui réponde aux enjeux sociétaux et environnementaux, en soutenant l'évolution des systèmes de production.
Avec des pratiques vertueuses et des produits sains, soyons fiers de nous, n'en déplaise aux Bayer-Monsanto, Bigard, Besnier, Danone, Lactalis et autres, et nous retrouverons la confiance de nos concitoyens !
NOUS CONTACTER Confédération paysanne de l'Ariège