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COMMUNIQUE DE PRESSE

Faire fuir les ours, pas les bergers !

10.09.2020

En 2017 la Confédération paysanne de l'Ariège proposait la mise en place d'une brigade d'effarouchement des ours, sur le modèle de l'intervention prévue en cas d'ours à problème : « une équipe ou plusieurs équipes d'au moins 2 personnes, entraînées au maniement du matériel d'effarouchement. Pour parer à toute éventualité, un membre de l'équipe sera muni d'une bombe d'autodéfense contre les ours et d'une carabine chargée à balles réelles » (Modalités de gestion d'une situation difficile d'interaction entre un ours et l'Homme, Avril 2009).

Nous insistions pour que les effarouchements soient réalisés exclusivement par des professionnels de l'OFB, de manière à garantir la sécurité de l'ours visé, qui est une espèce strictement protégée, ainsi que celle des bergers qui n'ont pas à prendre ces risques.

La mise en place d'une telle expérimentation s'inscrit dans le cadre légal fixé notamment par la Directive Habitats de 1992. Celle-ci prévoit une possible intervention sur les prédateurs en vue de prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques. L'article L113-1 du code rural pose en France le Gouvernement comme protecteur des troupeaux.

 

Cet été, les agents effaroucheurs de l'OFB (Office Français de la Biodiversité) ont repoussé le prédateur à plusieurs reprises, parfois difficilement : des attaques d'ours ont été prévenues, des périodes de calme ont suivi ces interventions. De plus la brigade étant équipée de caméras thermiques, de nombreuses observations d'ours en approche ont pu être réalisées, filmées, et constituent une base de travail incontournable pour le groupe « Pastoralisme et ours ». Nous saluons le travail de protection des troupeaux effectué sur le terrain par la brigade grands prédateurs de l'OFB, dans un contexte difficile et risqué. Nous souhaitons que cette action soit prolongée et renforcée, mais aussi que la sécurité des effaroucheurs soit assurée par la mise à disposition de matériel adapté.

 

Ces derniers mois, des bergers se sont retrouvés en situation critique de face à face avec un ou plusieurs ours. Ces mésaventures auraient pu mal tourner. Nous ne pouvons pas demander aux bergers salariés de s'exposer, seuls, de nuit comme de jour, aux prédateurs parfois avec leurs petits et/ou en action de prédation, avec dans le meilleur des cas pour toute arme un phare et une bombe au poivre. Outre les nombreuses entorses au code du travail, c'est surtout un risque mortel et inutile qu'ils courent. Pour ces raisons, nous demandons que le principe du niveau 1 d'effarouchement soit abandonné ou mis en œuvre exclusivement et directement par l'OFB.

Angel Alegre
Co Porte parole Confédération paysanne de l'Ariège


Contacts :
Angel ALEGRE - co porte parole - Envoyer un mail - tél: 06 71 65 98 09
David EYCHENNE - - tél: 06 47 65 08 33
NOUS CONTACTER Confédération paysanne de l'Ariège