DNC : Les épizooties se succèdent, dans le mépris des éleveur.ses
Ce samedi 4 octobre 2025, un foyer d'infection de DNC a été confirmé côté espagnol, à Castello-d'Empuries, où l'abattage de 123 bêtes a débuté. Dans les Pyrénées orientales, la préfecture a classé 75 communes du département en "zone réglementée" où les mouvements de troupeaux sont notamment interdits, laissant les transhumants dans le désarroi.
Nous tenons d'abord à exprimer notre solidarité avec les éleveur·euses de ces territoires qui vivent un véritable drame, confrontés à la perte de leurs troupeaux et à une angoisse terrible. La manière dont ils sont traités ainsi que leurs animaux, est, depuis le début de l'épizootie, inhumaine et indigne.
Nous contestons la gestion de cette crise sanitaire par les autorités qui appliquent un plan de « dépeuplement » des élevages. (1500 bêtes déjà abattues en Savoie). Ce sont des territoires, des générations de travail génétique, des vies de paysan.nes qui sont broyées. Ces politiques d'abattages massifs répondent avant tout à des règles économiques : celles de l'exportation.
Nous refusons que notre économie locale et nos outils de travail soient détruits au nom des règles du commerce international quand d'autres solutions existent, en l'absence de contagiosité pour l'être humain.
Des références scientifiques le prouvent, notamment les publications de l'EFSA, de l'OMSA et du GIE Zone verte, sur l'expérience de nombreux pays confrontés à la DNC, sur la possibilité que les animaux acquièrent une immunité.
Nous soutenons l'autonomie décisionnelle et le libre choix de chaque éleveur.se , ainsi que le respect du bien être animal, en toute circonstance.
Nous nous engageons à apporter notre soutien aux éleveurs et éleveuses qui refuseraient l'abattage total de leur troupeau dans notre département.
Nous exigeons l'accès au vaccin pour toutes les fermes qui le souhaitent, le droit de soigner les symptômes des animaux malades et de donner ainsi une chance à l'immunisation de se faire.
Nous demandons qu'une véritable politique sanitaire préventive soit mise en place au service des paysan.nes et construite avec eux, afin de renforcer l'immunité de nos animaux face à l'émergence inéluctable de nouveaux virus et maladies.
Nous pointons du doigt la dépendance à l'import / export de nos systèmes alimentaires dans le cadre des traités de libre échange et la limite des modèles de production spécialisés. La dépendance à l'export des élevages de broutards est un exemple de fragilité de nos systèmes en cas de crise sanitaire ou en cas de guerre. Nous appelons à renforcer les politiques réelles de souveraineté alimentaire.
Nous rencontrerons Monsieur le Préfet mercredi 8 octobre à 18h30, pour lui apporter nos revendications.
Angel Alegre, Sébastien Wyon et Christophe Gouazé
Co porte paroles de la Confédération paysanne de l'Ariège
Contacts :
Angel ALEGRE : 06 71 65 98 09
Sébastien WYON : 07 54 35 31 82
Christophe Gouazé : 06 83 19 90 28
