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	Campagnes solidaires est le mensuel de la Confédération paysanne, engagé avec les paysans et les acteurs du mouvement social dans l'émergence d'autres mondes possibles. 
	C'est un point de ralliement pour ceux qui veulent comprendre les réalités de la vie et des luttes paysannes dans le monde et ici en Europe. 
	C'est aussi un espace pour ceux qui veulent s'exprimer sur ces réalités et la manière d'agir sur elles. 
	Informer, c'est contribuer au débat sur les sujets de société tels que les OGM, la sécurité alimentaire et la mondialisation... 
	Campagnes solidaires, notre, votre journal, tente chaque mois de restituer les résistances et les espoirs de ces luttes. Nous avons besoin de vous pour continuer ce combat.     | EditorialRentrée sociale : construisons le rapport de force
	Face à l'immensité du mur démocratique auquel nous faisons face, nous devons impérativement saisir l'opportunité de construire un rapport de force. Il faut donc s'appuyer sur le mouvement social qui bouscule cette rentrée politique. 
	La loi Duplomb, la gestion catastrophique des crises sanitaires et la machine arrière sur le traité du Mercosur* sont autant d'attaques subies par le monde agricole ces derniers mois. Nous avons une totale légitimité de rejoindre les colères qui convergent. D'autant plus que les questions agricoles résonnent particulièrement dans cette séquence, notamment suite à la forte mobilisation contre la loi Duplomb. L'alimentation peut être un point de convergence important dans la remise en cause du système économique libéral. Nombreux sont ceux et celles qui comprennent qu'il ne s'agit pas d'une marchandise comme une autre : les financiers ne peuvent pas jouer avec la nourriture sans que les conséquences soient dramatiques pour notre société. Les enjeux stratégiques autour de l'alimentation sont énormes aussi bien au niveau social qu'environnemental.  
	La précarité alimentaire dans laquelle se trouve de plus en plus de monde en France est à mettre en parallèle avec la précarité paysanne. Seule une remise en cause du système économique impliquant une régulation du marché pour un prix rémunérateur de nos productions pourra permettre la généralisation d'une agriculture paysanne et une alimentation choisie et accessible à toutes et tous. 
	À l'heure où l'on nous somme de nous mobiliser avec les autres syndicats agricoles pour une alliance contre nature sur la bataille du traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur*, nous rappelons que notre place se trouve aux côtés des citoyen.nes et des syndicats de salarié.es et non pas à proximité des dirigeants de la FNSEA*. Ce n'est certainement pas avec un repli corporatiste que nous arriverons à construire le rapport de force nécessaire pour faire plier le dogme des politiques libérales. D'autant plus qu'Arnaud Rousseau n'en a que faire de cette bataille, bien au contraire, il fera tout pour maintenir ce système économique injuste dont il est l'un des rares à tirer profit.  
	Nous appelons donc l'ensemble des paysan.nes, des citoyen.nes soucieu.ses de leur alimentation et plus largement toutes celles et ceux qui veulent dénoncer la primauté du marché dans des domaines essentiels de notre vie : alimentation, santé, logement, éducation, culture, transports... à se soulever contre ces politiques ultralibérales et à manifester le 14 octobre dans les rues de Paris. 
	Soufflons ensemble sur les braises pour que ce mouvement social tienne dans la durée et fasse tomber les responsables de la situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons.  
	La forte instabilité politique montre la fébrilité de Emmanuel Macron. Il nomme encore et toujours un Premier ministre au sombre projet libéral. Ce sont les signes qu'une nouvelle fenêtre politique est en train de s'ouvrir et nous devons tout faire pour qu'elle penche du côté d'une société plus juste plutôt que vers une mutation fasciste du capitalisme. 
	Thomas Gibert, porte-parole |